Militaire brisé (Auteur: sonfux@wanadoo.fr )

J’aime me battre ; j’aime cette sensation de dominer une autre gars par le seul effet de ma force après avoir lutté avec lui dans un corps à corps viril.

Il y a, à Paris, des patrouilles de militaires dans les couloirs de métro et de RER. J’aime leur démarche un peu lente - qui souligne leur force et leur certitude d’être de vrais mecs – leur coupe de cheveux – qui  renforce leur virilité - leur tenue – qui leur permet d’être prêt au combat

J’avais décidé d’en provoquer un, histoire de me frotter à ces gars.

Alors qu’une patrouille arrivait sur le quai du RER, je décidais d’allumer une cigarette. Je sais que, en plus de traquer les « terroristes » (il n’y en a pas à tous les coins des couloirs du métro…), ces militaires n’hésitent pas à traquer ce qu’on appelle maintenant les « petites incivilités ».

- « Votre cigarette, Monsieur, merci de l’éteindre », me dit le sergent, un gars visiblement bien charpenté, au béret rouge (un para !) légèrement incliné sur un front.

- « Non, pas question » répondis-je d’une voix que j’essayais de rendre la plus neutre et la plus calme possible tout en affirmant la dose de fermeté nécessaire.

Le militaire, qui était déjà en train de continuer sa route, se retourna :

- « Pardon ? » dit-il

- « Non », répétai – je.

Le  sergent vint se planter devant moi, jambes écartés, les mains accrochés à son ceinturon.

- « On a affaire à un p’tit comique » ! dit-il à l’adresse de ses deux compagnons, deux militaires blonds aux yeux bleus, sûrement des chtimis

- « Comique, toi-même », lui répondis-je. C’est facile de rouler des mécaniques quand on est entouré de deux cerbères armés jusqu’aux dents. Tu la ramènerais moins si t’étais seul en face à face.

Visiblement, ma provoc était en train de marcher au-delà de mes espérances car je vois mon gars se rembrunir, froncer les sourcils et commencer à gonfler sa poitrine, en signe de démonstration de force.

- « Et bein, mon mec, si tu veux , on va vérifier çà tout de suite » dit-il.

Il m’emmena alors, dans une petite salle, non loin des quais. Visiblement, il s’agissait d’une salle de repos mais qui servait également de salle d’entraînement puisque quelques haltères et barres s’y trouvaient. Cela tombait bien ; la muscu c’est ma passion. Le sergent fit signe à ses deux compagnons de rester en faction devant la salle et il referma la porte.

Nous nous faisons face ; je suis au comble de l’excitation et lui aussi visiblement.

Campé sur ses deux jambes écartés, avec aux pieds des pataugas noires, vêtu d’un treillis de combat, il enlève lentement, et sans me quitter des yeux, sa veste. Il est musclé le gars : des abdos ciselés et des pecs dessinés sur lesquels repose un petit médaillon. Il a dû barouder pas mal aussi car il est bronzé, ce qui souligne encore sa musculature. Une musculature très athlétique certes mais qui ne fait pas peur car ce qu’il ne sait pas c’est que je fais moi-même de la musculation et j’ai, ce qu’on peut appeler, un corps bodybuildé.

Je me campe à mon tour face à lui, jambes écartés, en gardant mon jean hyper moulant et j’enlève mon gros pull d’hiver laissant paraître un tee-shirt qui sculpte ma silhouette massive. Lentement, je retire celui-ci afin de dégager mon corps et je vois que mon gars marque un temps de recul ; il est un peu effrayé par ma musculature, bien plus forte que la sienne, et surtout plus volumineuse et çà, j’ai déjà eu l’occasion de constater que cela impressionne n’importe quel mec.

Face à face, le combat commence. Je m’avance vers lui, décidé à l’enserrer dans mes bras afin de l’étouffer. Il s’esquive car il est plus rapide que moi et me frappe sur le côté des abdos puis sur les lombaires. Je me cambre ; il vient de me faire très mal. Cela renforce ma fureur et mon envie de le vaincre. Nous nous retrouvons face à face à nouveau ; cette fois-ci, je le laisse venir et c’est à mon tour de frapper sur ses abbos. Un seul coup de poing asséné et il se plie de douleur. J’en profite pour l’enserrer au niveau des abdos, et le soulève. Il se retrouve la tête en bas ; je le laisse tomber. Il est KO.

Mais je ne veux pas que cela se finisse si tôt. Je lui laisse reprendre ses esprits. Il se relève et se jette à nouveau sur moi ; je l’attrape par l’entre-jambe. Le voilà contre mon torse, je sens son corps musclé sur mes pecs gorgés de sang ; j’adore cette sensation surtout lorsque c’est moi qui domine. Je me mets à tournoyer sur moi-même puis je me mets à genoux et le projette sur ce genou. Il hurle de douleur. Le voilà à terre, à mes pieds, définitivement vaincu, lui le militaire si fier.

Je l’attrape à nouveau et le met en travers de mon épaule. Je franchis le seuil de la porte et, devant ses compagnons médusés, je le laisse tomber à mes pieds. Face à eux, j’effectue une pose double biceps en signe de victoire et pour affirmer la toute puissance de mon sport favori : le bodybuilding.


Reçu le 2 mars 2003. Publié le 26 novembre 2003.

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