Bras de fer musclé (Auteur: sonfux@wanadoo.fr )

Tom pénétra dans la salle de billards. On lui avait dit que, tous les jours, en fin d’après-midi, un gars nommé Bull proposait aux mecs qui passaient par là de se mesurer à lui en faisant un bras de fer.

Tom, qui recherchait toujours l’affrontement avec des gars costauds, s’était donc rendu dans cette salle de billards. Dès son arrivée, il fut attiré par des vociférations et des coups de gueule au fond de la pièce et découvrit deux mecs en train de s’affronter au bras de fer. Ils étaient entourés par plusieurs gars, style buveurs de bières, gros bras mais aussi gros bide, vêtus de gilets de cuir entr’ouverts qui laissaient voir des poitrails poilus. Ces gars hurlaient pour encourager les deux mecs en train de s’affronter.

Lorsque Tom arriva au niveau des deux lutteurs, l’un d’eux, par un ultime effort, parvint à soumettre son adversaire et poussa un cri – rauque et mâle – affirmant sa toute puissance. Ce gars, c’était Bull ; Tom n’eut en effet aucun mal à le reconnaître puisqu’il était, en effet, tel qu’on le lui avait décrit : grand (1,85), lourd (130 kg minimum) mais gras, comme en témoignaient son bide proéminent et ses bras gros, mais flasques, c’est-à-dire tout ce que Tom détestait, lui le culto au 115 kg de muscles secs et durs.

Tom, vêtu d’une combinaison qui moulait ses muscles saillants, se planta, jambes écartés, devant la table où se trouvait Bull, habillé comme ses potes d’un gilet de cuir d’où dépassait une toison abondante, et lui signifia qu’il entendait l’affronter sans délai. Bull partit d’un énorme rire :

« Hé les gars, visez moi le gars gonflé à l’hélium qui veut m’affronter avec ses petits muscles bodybuildés. ».

Ses copains s’esclaffèrent à leur tour.

Tom, nullement impressionné, fit lentement glisser la fermeture Eclair de sa combinaison et se retrouva en débardeur, lui aussi moulant, laissant apparaître des bras de 53 cm, aux biceps volumineux, des épaules carrées et larges, des pecs massifs et durs.

« T ‘inquiète pas, mec » fit Tom « Je te briserai sans problème ».

Le sourire de Bull se crispa et son visage se durcit. Les deux hommes s’assirent. Avant l’empoignade, Tom secoua ses bras puissants afin de les déstresser ; les boules de muscles de ses biceps se mirent à ballotter de gauche à droite et de droite à gauche révélant une masse impressionnante sur laquelle Tom comptait pour triompher.

Les coudes sur la table, les deux mecs empoignèrent leurs mains. Bull porta, le premier, l’attaque sous les encouragements de ses camarades ; le bras de Tom fléchit très légèrement sous l’effet de la poussée mais Tom se reprit très vite et maîtrisa la charge de Bull sans problème. Les deux hommes se dévisagèrent quelques secondes alors que leurs bras étaient revenus à la perpendiculaire de la table.

Bull lança une seconde attaque mais, cette fois, Tom ne se fit pas surprendre et son bras ne bougea pas d’un millimètre. Il sentait que son adversaire était à sa portée et qu’il allait très rapidement le maîtriser et le dominer grâce à sa musculature d’exception.

Il décida de porter l’estocade. Lentement, mais sûrement, comme une force indomptable et invincible, son bras prit le dessus sur celui de son adversaire et Tom fit progressivement fléchir le bras de Bull. La surprise se lut sur le visage de ce dernier qui tenta, en vain, de repousser l’attaque. Peine perdue, le bras de Bull continuait de céder du terrain et le contraste était grand entre Bull, grimaçant et soufflant comme un bœuf dans sa tentative désespérée de retrouver le dessus et Tom, dont le visage, dur et émacié, ne trahissait aucune émotion, si ce n’est la froide détermination du combattant qui va vaincre son adversaire.

Le bras de Bull toucha bientôt la table ; le bodybuilder, dont il s’était moqué, l’avait vaincu mais Bull, qui n’avait jusque là jamais été battu, n’était pas homme à abandonner. Furieux de sa défaite, il se leva de sa chaise, souleva la table et la projeta dans la salle. Elle vint se fracasser contre le mur.

Ivre de colère, il se mit face à Tom :

« Maintenant assez rigolé, on vas se battre pour de vrai ; tous les coups sont permis »

Tom n’attendait que çà. Les deux hommes se mirent face à face : d’un côté, l’homme gras mais lourd, pesant 130 kg, de l’autre le culto aux muscles durs de 115 kg. Bull se jeta aussitôt sur Tom ; dans la bagarre, le débardeur de Tom se déchira et les mecs qui s’étaient massés autour des deux adversaires purent voir son corps massif aux muscles hypertrophiés, et presque irréels tellement ils étaient volumineux. Mais tout cela n’était pas du chiqué, de la gonflette comme trop souvent les avortons et autres mecs mal foutus se permettaient de le dire. Il s’agissait véritablement de muscles à l’état pur, denses, durs, forts, qui auraient assommé n’importe quelle armoire à glace, ce que Bull n’allait pas tarder à découvrir.

Tom porta un violent coup de poing au ventre de son adversaire. Sans abdos, Bull se plia en deux sous le coup puissant assené par le culto. Mais, porté par la rage, il se redressa très vite et enserra le corps puissant de Tom entre ses bras en voulant lui briser les lombaires.

Tom sentait contre son corps, cette masse de 130 kg grasse et flasque et il en éprouvait un certain dégoût. Du plat de ses mains, il frappa violemment les tempes de son adversaire qui dût lâche prise sous l’effet de la douleur. Ne lui laissant pas le temps de reprendre ses esprits, Tom souleva le corps de Bull par l’entrejambe et le projeta contre une table qui se brisa sous le poids de Bull et la force de projection de Tom.

Tom s’avança alors d’un pas lourd et massif, mais rapide, vers son adversaire qui gisait à terre ; il le releva et lui fit une clef aux bras dans le dos en exigeant de Bull qu’il abandonne et qu’il reconnaisse qu’il était le plus fort.

Bull tenta de résister mais il finit très vite par abandonner.

Une nouvelle fois, Tom, le bodybuilder, avait vaincu son adversaire et, en signe de triomphe, il fit une pause du plus musclé qui semblait dire « rien, jamais, ne m’arrêtera ».


Reçu le 19 octobre 2002. Publié le 2 février 2003.

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