Tom pénétra dans la salle de billards. On lui avait dit que, tous les jours, en fin daprès-midi, un gars nommé Bull proposait aux mecs qui passaient par là de se mesurer à lui en faisant un bras de fer.
Tom, qui recherchait toujours laffrontement avec des gars costauds, sétait donc rendu dans cette salle de billards. Dès son arrivée, il fut attiré par des vociférations et des coups de gueule au fond de la pièce et découvrit deux mecs en train de saffronter au bras de fer. Ils étaient entourés par plusieurs gars, style buveurs de bières, gros bras mais aussi gros bide, vêtus de gilets de cuir entrouverts qui laissaient voir des poitrails poilus. Ces gars hurlaient pour encourager les deux mecs en train de saffronter.
Lorsque Tom arriva au niveau des deux lutteurs, lun deux, par un ultime effort, parvint à soumettre son adversaire et poussa un cri rauque et mâle affirmant sa toute puissance. Ce gars, cétait Bull ; Tom neut en effet aucun mal à le reconnaître puisquil était, en effet, tel quon le lui avait décrit : grand (1,85), lourd (130 kg minimum) mais gras, comme en témoignaient son bide proéminent et ses bras gros, mais flasques, cest-à-dire tout ce que Tom détestait, lui le culto au 115 kg de muscles secs et durs.
Tom, vêtu dune combinaison qui moulait ses muscles saillants, se planta, jambes écartés, devant la table où se trouvait Bull, habillé comme ses potes dun gilet de cuir doù dépassait une toison abondante, et lui signifia quil entendait laffronter sans délai. Bull partit dun énorme rire :
« Hé les gars, visez moi le gars gonflé à lhélium qui veut maffronter avec ses petits muscles bodybuildés. ».
Ses copains sesclaffèrent à leur tour.
Tom, nullement impressionné, fit lentement glisser la fermeture Eclair de sa combinaison et se retrouva en débardeur, lui aussi moulant, laissant apparaître des bras de 53 cm, aux biceps volumineux, des épaules carrées et larges, des pecs massifs et durs.
« T inquiète pas, mec » fit Tom « Je te briserai sans problème ».
Le sourire de Bull se crispa et son visage se durcit. Les deux hommes sassirent. Avant lempoignade, Tom secoua ses bras puissants afin de les déstresser ; les boules de muscles de ses biceps se mirent à ballotter de gauche à droite et de droite à gauche révélant une masse impressionnante sur laquelle Tom comptait pour triompher.
Les coudes sur la table, les deux mecs empoignèrent leurs mains. Bull porta, le premier, lattaque sous les encouragements de ses camarades ; le bras de Tom fléchit très légèrement sous leffet de la poussée mais Tom se reprit très vite et maîtrisa la charge de Bull sans problème. Les deux hommes se dévisagèrent quelques secondes alors que leurs bras étaient revenus à la perpendiculaire de la table.
Bull lança une seconde attaque mais, cette fois, Tom ne se fit pas surprendre et son bras ne bougea pas dun millimètre. Il sentait que son adversaire était à sa portée et quil allait très rapidement le maîtriser et le dominer grâce à sa musculature dexception.
Il décida de porter lestocade. Lentement, mais sûrement, comme une force indomptable et invincible, son bras prit le dessus sur celui de son adversaire et Tom fit progressivement fléchir le bras de Bull. La surprise se lut sur le visage de ce dernier qui tenta, en vain, de repousser lattaque. Peine perdue, le bras de Bull continuait de céder du terrain et le contraste était grand entre Bull, grimaçant et soufflant comme un buf dans sa tentative désespérée de retrouver le dessus et Tom, dont le visage, dur et émacié, ne trahissait aucune émotion, si ce nest la froide détermination du combattant qui va vaincre son adversaire.
Le bras de Bull toucha bientôt la table ; le bodybuilder, dont il sétait moqué, lavait vaincu mais Bull, qui navait jusque là jamais été battu, nétait pas homme à abandonner. Furieux de sa défaite, il se leva de sa chaise, souleva la table et la projeta dans la salle. Elle vint se fracasser contre le mur.
Ivre de colère, il se mit face à Tom :
« Maintenant assez rigolé, on vas se battre pour de vrai ; tous les coups sont permis »
Tom nattendait que çà. Les deux hommes se mirent face à face : dun côté, lhomme gras mais lourd, pesant 130 kg, de lautre le culto aux muscles durs de 115 kg. Bull se jeta aussitôt sur Tom ; dans la bagarre, le débardeur de Tom se déchira et les mecs qui sétaient massés autour des deux adversaires purent voir son corps massif aux muscles hypertrophiés, et presque irréels tellement ils étaient volumineux. Mais tout cela nétait pas du chiqué, de la gonflette comme trop souvent les avortons et autres mecs mal foutus se permettaient de le dire. Il sagissait véritablement de muscles à létat pur, denses, durs, forts, qui auraient assommé nimporte quelle armoire à glace, ce que Bull nallait pas tarder à découvrir.
Tom porta un violent coup de poing au ventre de son adversaire. Sans abdos, Bull se plia en deux sous le coup puissant assené par le culto. Mais, porté par la rage, il se redressa très vite et enserra le corps puissant de Tom entre ses bras en voulant lui briser les lombaires.
Tom sentait contre son corps, cette masse de 130 kg grasse et flasque et il en éprouvait un certain dégoût. Du plat de ses mains, il frappa violemment les tempes de son adversaire qui dût lâche prise sous leffet de la douleur. Ne lui laissant pas le temps de reprendre ses esprits, Tom souleva le corps de Bull par lentrejambe et le projeta contre une table qui se brisa sous le poids de Bull et la force de projection de Tom.
Tom savança alors dun pas lourd et massif, mais rapide, vers son adversaire qui gisait à terre ; il le releva et lui fit une clef aux bras dans le dos en exigeant de Bull quil abandonne et quil reconnaisse quil était le plus fort.
Bull tenta de résister mais il finit très vite par abandonner.
Une nouvelle fois, Tom, le bodybuilder, avait vaincu son adversaire et, en signe de triomphe, il fit une pause du plus musclé qui semblait dire « rien, jamais, ne marrêtera ».
Reçu le 19 octobre 2002. Publié le 2 février 2003.