Cette après midi tous les garçons qui aimaient la bagarre c'était réunis sur un prés situé un peu à l'écart de la cité. Là ils étaient tranquilles pour se mesurer dans des combats qui se terminait par la victoire ou l'abandon d'un des deux combattants. Bien sur j'étais de la partie tous excité devant la perspective d'affrontement sauvage avec d'autres garçons. On s'était tous mis en maillot de bain car c'était la tenue la plus pratique pour se battre et d'autre part s'était aussi celle qui évitait d'éventuelle traîtrise de la part de certains combattants.
Les règles des combats étaient simples : tout permis, sauf les coups aux parties et les coups trop dangereux pouvant blesser. La plupart des combats commençaient généralement par des techniques de boxe poing pied proche de la boxe thaï et se terminaient au corps à corps dans des luttes acharnées. Je venais juste d'avoir 17 ans et la plupart des garçons réunit pour les combats avait entre 15 et 20 ans. Comme moi ils étaient pour la plupart inscrits dans des clubs de sport de combat mais avaient envie de se mesurer dans des combats libres au finish. Beaucoup pratiquait en club la boxe thaï, le karaté, la lutte ou le judo certains étaient adeptes de sport plus confidentiels comme la boxe française, le pancrace ou le sambo. Pour ma part je pratiquais le jiu-jitsu mais javais auparavant fait de la lutte et de la boxe thaï. Autant dire que j'étais parfaitement préparé et que j'étais bien décidé à remporter plusieurs combats.
Pour mon premier combat je fus opposé à un garçon un peu plus lourd que moi. Le combat fut bref car rapidement je réussis à faucher aux jambes mon adversaire et me plaquant sur lui et à lui faire un étranglement qui le contraint à l'abandon.
Mon deuxième combat fut plus rude. Mon adversaire d'un âge et d'un poids équivalant aux miens était un jeune beur très musclé. Ce combat fut passionnant et très violent car l'un comme l'autre on était également acharné. On commença par de classique échange de coups aussi bien avec les pieds qu'avec les poings mais comme tous deux on avait une grande pratique de la boxe thaï cela n'était pas décisif et on en vint rapidement au corps à corps.
Etroitement enlacé notre lutte était sauvage car tout en luttant dés que nous en avions l'occasion nous narrêtions pas de nous frapper. Au bout de plusieurs minutes nous étions tous les deux couverts de bleus. Pour ma part jétais dans un état de jouissance extraordinaire car javais limpression que plus le combat devenait violent et brutal plus mon adversaire prenait du plaisir. Jétais comme dans un état second, je ne sentais plus les coups pourtant violents que me donnait mon adversaire, je ne ressentais aucune douleur, aucune fatigue et il me semblait que jaurais pu continuer à me battre ainsi pendant des heures ; seul comptait le plaisir intense que me procurait ce combat sauvage.
Le plus extraordinaire était quen face mon adversaire semblait dans le même état ; lui non plus semblait ne pas sentir mes coups. A un moment, après un terrible corps à corps au sol, on sétait tous deux relevé et lancé dans une série dattaque très rapide et violente. Des deux cotés les coups de poings, de pieds, de genoux fusaient et pourtant lun comme lautre nous encaissions sans douleurs apparente, au contraire cela semblait nous exalté comme si notre combat nétait plus celui de deux adolescents civilisés mais celui de deux jeunes sauvages ivres de violence. Notre combat devait bien durer depuis 10 ou 15 minutes et pourtant javais envi quil dure encore longtemps. Enfin au bout denviron 20 minutes je parvint dans un ultime corps à corps dans lherbe à bloquer mon adversaire.
Celui ci essayât de se dégager mais ma prise était solide et malgré des efforts désespérés de sa part il resta à ma merci et dut savouer vaincu. Etrangement alors que quelques secondes auparavant jétais prêt à lutter encore de long moment dés que ma victoire fut établit je me vidais dun coup de toute énergie. Jétais plaqué contre mon adversaire défait alors celui ci me sourit et me dit :
- Yan faudra que lon se rencontre à nouveau car jai encore envie de me battre avec toi et en plus jai une revanche à prendre.
- Pas de problème Fouad tu lauras ta revanche car jamais jai pris tant de plaisir au combat quavec toi.
- Cest drôle pour moi aussi cest mon plus beau combat et pourtant cest loin dêtre le premier. Jai envie de devenir ton ami Yan.
- OK, Fouad pour être ton ami mais à condition que notre amitié soit parsemée de bastons !
- Bien sur Yan on a fait connaissance en combattant alors nos futurs combats nous rappellerons ce merveilleux moment.
Une semaine plus tard eu lieu la revanche que je gagnais à nouveau. Cest lors de notre troisième affrontement que Fouad remporta sa première victoire sur moi. A partir de ce moment on est devenu très bons copains et chaque fois que lon en a loccasion on se bat et à chaque fois on y prend un immense plaisir. Une fois nous avons participé à un combat à quatre, lui et moi contre deux autres garçons où après avoir vaincu nos deux adversaires nous avons terminé, pour la plus grande joie des spectateurs, par nous battre lun contre lautre.
Fouad et maintenant mon meilleur ami et il ma avoué et cest dailleurs pareil pour moi que notre premier combat fut vraiment particulier et que plus jamais nous navons retrouvé des moments daussi intense plaisir.
Publié le 22 septembre 2002