Deux profs de gym au tapis (Auteur: Gilles http://lutter.multimania.com)

Deux profs de gym au tapis:
Certains profs de gym ont été les héros de mon enfance; l'un de mes favoris a été le prof de ma 6ème; il nous entrainait au rugby: petit, trappu, très poilu, moustachu et presque chauve pour sa quarantaine, avec un petit accent du Sud: un petit taureau.

C' était presque la fin de l' année dans le gymnase et il avait décidé de nous entraîner avec une autre 6ème; leur prof n' était pas plus grand, un peu plus âgé, un peu plus léger, glabre, les lèvres minces, les cheveux en brosse; ancien sous officier, il avait gardé d' un passage à l' armée un aspect militaire.Les profs avaient voulu faire un petit tournoi de lutte entre nous qui avait tourné à notre déroute, aucun de nous n' en ayant jamais pratiqué, à la différence de l' autre classe, et, dépités, nous demandâmes un match entre nos profs.

Ils semblèrent hésiter puis acceptèrent. Mon prof se mit torse nu, gardant son pantalon de survet bleu et ses baskets de cuir noir; son adversaire en fit autant en survetement noir, baskets noires.
Il fut décidé d' un assaut en 2 manches ou la belle et tout commenca très bien pour mon camp:
mon prof peu habitué à la lutte fonça sur son adversaire, plongea aux jambes comme dans un placage de rugby; et poussa:  il y eut un bruit sourd quand l' autre chuta lourdement au sol, il ne put réprimer un ahannement et se retrouva dessous, plaqué au tapis, dûment chevauché par mon prof qui le bloquait en lui relevant la tête, écrasé poitrine contre poitrine, s*xe contre s*xe, les jambes écartelées sans possibilité de dégagement; il grimaça, tenta un instant de rompre l ' étreinte mais mon prof se cambra un peu plus en lui , lui  bloquant un peu plus la nuque en pressant son bassin et l'autre souffla: "Ok tu m' as."

L' effort bref avait dû être intense car ils se relevèrent en sueurs et le souffle plus court.
En reprenant les deux hommes semblaient plus concentrés; c' était manifeste qu' ils se piquaient au jeu; mon prof essaya la même tactique mais l' autre ne se laissait plus surprendre: il semblait connaître un peu le judo, cherchait à tenir à distance mon professeur et le bousculait manifestement en multipliant les tentatives de balayage ou de fauchage qui auraient sans doute abouti si le tapis avait été plus vaste; mais ils sortaient facilement des limites et devaient recommencer souvent au centre. Finalement, un peu épuisé, mon prof tenta un bras à la volée un peu maladroit qui n' aboutit qu ' à l' amener à genoux au sol, aussitôt suivi par son adversaire qui se rua sur lui avec un net sourire de satisfaction; mon prof aurait dû avoir la présence d' esprit de se relever aussitôt mais il n' eut pas ce réflexe et laissa l' autre le travailler au sol.

Il chercha d' abord à lui passer une clé au cou; la prise était bonne et je pouvais voir la figure rougie par l' effort de mon prof, écrasée sur le tapis, ahannant sous la pression du puissant levier sur sa nuque; l' autre prenait son temps; mais manifestement mon prof avait un cou robuste, un cou de taureau et il n' était pas facile de le faire plier;alors l' autre lâcha la prise et attaqua la cheville de son adversaire avec une torsion de sa chaussure assez violente; mon prof hurla en lui disant:"La vache, c' est pas régulier, salaud."Aussitôt la chaussure fut lâchée mais, prestement, il passa un bras dans l' entrejambes de son adversaire et le retourna dans une cuisse à rebours qui l' envoya roulerde l' autre côté du tapis; en lutte libre, cela aurait presque suffi à le déclarer vainqueur de la manche mais il ne sembla pas s' en contenter et, avant que mon prof ait compris ce qui s' était passé; l' autre l' avait rejoint à nouveau en position d' attaque sur lui; ce fut alors précis et lent; il attaqua à nouveau en cuisse à rebours mais en gardant la jambe de mon prof pliée: il avait crocheté ses mains contre ses parties, gardant sa jambe et sa chaussure coincée sous son aisselle et lentement il le levait, sans que l' autre puisse faire autre chose que subir douloureusement l' attaque qui lui tordait l' échine et pressait son s*xe.
Petit à petit il le levait et finit mon prof en le mettant vertical, cul par dessus tête, sa figure coincée entre les cuisses de l' autre, enserré et étouffé par l' entrejambes du professeur adverse, ne pouvant qu' agiter sa seule jambe libre. J'entendis un faible: "C'est bon, ok"Mais le vainqueur ne semblait pas presser de cesser sa prise et il fallut que mon prof crie:"J' ai mon compte, tu me tiens, j' abandonne" pour que l' autre le relâche triomphant; quand il se releva souriant, j' eus le sentiment qu' il b*d*t.

La situation avait changé pour la troisième manche; mon prof haletait et avait un peu mal à la cheville; il était rouge et sans combativité; il semblait presque avoir de l' inquiétude, alors que son adversaire souriait confiant, excité et tranquille: il avait manifestement pris du plaisir à se battre et en redemandait, sentant qu' il tenait son adversaire à sa main.
Ils tournaient l'un autour de l' autre; mon prof essayant d' aller au contact et de ceinturer son adversaire sans succès et sans conviction; à un moment il bondit, saisit et tint enlacé son adversaire dans un début de ceinture avant ou dans une prise de l'ours; l' autre sembla étroitement pris, presque frêle et broyé mais la sueur des deux hommes ne permit pas à la prise d' être tenue; il glissa hors de l' étreinte de mon prof et contre attaqua aussitôt avec un tomoenage ou planchette japonaise; mon prof reçut dans les parties la chaussure de son adversaire et fut projeté par dessus lui; il roula sur le dos, eut le réflexe de se retourner pour aller à plat ventre mais il se retrouvait à nouveau dessous au tapis à subir.

L' autre prit son temps:  pressant sur la nuque, il passa d' abord ses jambes en ciseaux autour de la ceinture; mon prof eut un Ouf de souffrance mais ce n' était pas fini: il commenca aussi à assurer un double nelson; mon prof ne réagissait plus, il ahannait pendant que l' autre le travaillait; bien assuré de sa prise; il raffermit la pression des jambes, cherchant l' abandon; j' étais placé tout près des combattants et je voyais bien que la domination n' était pas concluante; mon prof totalement écrasé n' abandonnait pas; il était contrôlé mais ni tombé ni soumis. J' eus alors le sentiment que l' ancien militaire cherchait une autre prise: il  donna un coup de rein et j' entendis mon prof râler:"Pas les c*illes, tu triches"; l' autre avait manifestement profité de sa position pour lui écraser les parties avec ses chaussures; mon prof rala, l' autre lâcha mais la pression avait été suffisante pour qu' il puisse lâcher le ciseau et tourner son adversaire sur le dos ; mon prof fit un fort joli pont mais l' autre était bien en position sur lui. Il se paya le luxe de dire clairement:
"Maintenant je vais terminer, je vais te finir." Et lentement il pressa la poitrine de mon prof  et l ' écrasa pour le compte.

Epuisés ils se relevèrent; mon prof, beau joueur,  serra la main de son adversaire tout en lui disant:" Tout de même tu n'as pas été régulier, c' était pas à la loyale." ce à quoi l' autre répondit: "On n' avait pas précisé les régles; on était entre hommes, quand je lutte, j' y vais.".

Et j' ai longtemps attendu d' autres luttes...

Gilles


Publié le 14 décembre 2001.

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